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Accord RDC - Rwanda : Félix Tshisekedi face à l’histoire, ce 04 décembre

Le 4 décembre 2025, tous les regards du monde seront tournés vers Washington. Ce jour-là, Félix Tshisekedi, le président de la République démocratique du Congo, va signer un accord de paix avec le Rwanda. Un rendez-vous historique, présenté par la communauté internationale comme un tournant diplomatique majeur. Mais derrière les éclats du protocole, une question brûlante demeure : cet accord sera-t-il réellement bénéfique pour la RDC ? Le peuple congolais observe car les enjeux sont de taille.
Depuis plusieurs mois, Tshisekedi avait posé une condition sine qua non : le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais. Cette exigence, claire et non négociable, vise à protéger la souveraineté nationale et à garantir que la paix signée à Washington ne soit pas qu’un simulacre diplomatique. Pourtant, à l’approche de la date fatidique, rien n’a changé, les forces rwandaises restent présentes sur le sol congolais, et le M23, soutenu par Kigali, continue de contrôler des zones stratégiques de l’est, menaçant l’intégrité territoriale de la RDC et mettant en avant un projet de fédéralisme qu’on pourrait qualifier de “balkanisation”.
Dans ce contexte, le voyage de Tshisekedi à Washington ne peut pas être considéré comme un simple acte protocolaire. C’est un acte de haute portée politique qui engage le futur du pays. Tous les projecteurs du monde seront braqués sur lui et sur Paul Kagame. Chaque décision, chaque mot, chaque signature portera un message clair sur la position de la RDC : la souveraineté et la sécurité nationales ne sont pas négociables.
 Tshisekedi fixe les lignes rouges 
Lors d’une rencontre avec la diaspora congolaise en Serbie, le vendredi 28 novembre dernier, Tshisekedi a tenu à clarifier les contours de l’accord sous l’égide des États-Unis. « Je me rendrai à Washington pour entériner l’accord signé avec le Rwanda sous l’égide des États-Unis et qui a déjà été rendu public en toute transparence. Mais ne vous laissez pas berner : on ne fera ni brassage ni mixage ».
Le président a prévenu que la souveraineté de la RDC reste la ligne rouge, et que toute normalisation sans respect de cette souveraineté serait inacceptable. Il a également rappelé l’échec d’une intégration régionale depuis 2022. « Concernant l’accord d’intégration régionale, sachez qu’il n’y a rien de nouveau. L’intégration régionale, c’est tout ce que j’ai désiré dès mon accession au pouvoir, mais ils nous ont poignardé dans le dos en 2022 ».
Cette déclaration souligne la tension persistante entre la RDC et le Rwanda, ainsi que la méfiance de Kinshasa envers tout processus qui ne respecterait pas les engagements pris, notamment le retrait des troupes rwandaises et le rétablissement d’une confiance mutuelle.
 Un accord sous haute tension 
L’accord de paix, signé initialement le 27 juin à Washington par les ministres des Affaires étrangères de deux pays, devait être ainsi entériné par les chefs d’État. Ce rendez-vous survient dans un contexte de tension extrême :
Le M23 contrôle toujours Goma, Bukavu et les principaux axes stratégiques du Nord et Sud-Kivu.
Le Rwanda nie tout soutien, mais l’ONU affirme par contre que Kigali exerce un commandement et contrôle le mouvement rebelle. Les engagements de septembre, incluant le retrait des troupes rwandaises et la neutralisation des FDLR, n’ont pas été respectés.
Face à cette réalité, le voyage de Washington devient un véritable test de sagesse et de responsabilité. Pour un cadre Lamuka, signer sans que les conditions posées soient respectées reviendrait à trahir la confiance du peuple congolais, à légitimer l’occupation du territoire et à fragiliser l’avenir de la RDC.
Tranchant, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, l’a d’ailleurs rappelé avec insistance. « Nous devons éviter de laisser la voie aux envahisseurs rwandais. L’unité nationale est notre meilleure arme pour préserver la souveraineté et la paix ». Cette ligne de fermeté est essentielle. Elle exprime l’option levée de ne pas céder à la pression internationale au détriment des intérêts congolais.
 Washington, épicentre l’attention mondiale 
Le sommet du 4 décembre sera scruté par la communauté internationale. Washington, Paris, Londres et Bruxelles espèrent sécuriser la région des Grands Lacs, stabiliser l’est congolais et préparer un cadre économique favorable. Mais l’agenda américain ne peut supplanter la réalité sur le terrain : tant que les forces rwandaises restent présentes et que le M23 poursuit son projet de “balkanisation”, aucun bénéfice tangible ne découlera de cet accord pour la RDC.
Les Congolais attendent donc que Tshisekedi transforme ce moment historique en acte de défense nationale, et non en simple photo diplomatique. Signer aveuglément reviendrait à engager l’avenir de millions de Congolais dans l’incertitude et le risque.
Le chef de la coalition Lamuka, Martin Fayulu a exhorté le président Tshisekedi à rendre public le contenu réel de l’accord. « Les Congolais ont le droit de connaître le contenu réel du projet d’accord que vous envisagez signer avec M. Kagame à Washington. Ne signez aucun accord qui porterait atteinte à la souveraineté de la RDC. », a-t-il mis en garde.
Son avertissement doit être pris comme un rappel qu’au-delà de la scène internationale, la légitimité de tout accord repose sur l’adhésion du peuple congolais et la défense de sa souveraineté.

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